Emploi

Publié le mercredi 16 janvier 2019

Danger ou progrès avec l’ubérisation de l’intérim Uber Works ?

Selon le très sérieux Financial Times, la société américaine Uber s’intéresse au marché du travail temporaire. Une nouvelle surprenante quand on sait à quel point le facteur humain est essentiel lors de toute embauche, y compris pour les missions à courte durée.

Uber Works viserait l’automatisation du travail temporaire

Après avoir imposé son modèle de mise en relation directe entre passagers et personnes effectuant un service de transport à la demande, l’entreprise californienne cherche à diversifier ses activités avant son introduction en bourse annoncée pour 2019. C’est déjà le cas au travers de Uber Eats pour se faire livrer des plats à domicile ou encore de Uber Freight, plate-forme de mise en relation pour le transport de marchandises par camion.

Selon le quotidien britannique Financial Times, il semblerait que la firme soit actuellement en train de tester à Chicago et à Washington une nouvelle offre baptisée Uber Works. Ce service de recrutement à la demande permettrait ainsi de proposer des missions de courte durée comme serveur ou agent de sécurité par exemple. Ces emplois, pour le moment uniquement liés à l’événementiel (colloque, réception, salon, etc), seraient proposés à tout candidat inscrit via une application mobile.
Uber aurait même débuté le recensement local des personnes susceptibles d’être intéressées par des missions courtes pouvant aussi bien se dérouler de jour comme de nuit, et ce, à n’importe quel moment de l’année.

Risque pour les entreprises et précarisation des travailleurs ?

Si ces informations venaient à se confirmer, ce système reviendrait à automatiser le travail temporaire. Si d’habitude, automatisation est synonyme de réduction des coûts pour les entreprises, il n’est pas certain que cela soit vrai dans le domaine du travail temporaire.

Car, pour notre agence d’intérim, comme pour tous nos confrères, notre métier ne consiste pas à seulement coller un nom à une offre de travail temporaire en se basant sur les seules compétences de la personne en question. Certes, celles-ci sont indispensables, mais pas suffisantes en soi pour confier telle ou telle mission.
Un processus automatique de mise en relation comme celui que cherche visiblement à mettre en place Uber évince totalement la partie relationnelle. Or, quand on sait toute l’importance de prendre en compte les aspirations des intérimaires, mais également des employeurs, difficile de croire qu’un algorithme, aussi perfectionné soit-il, puisse saisir toute la portée de l’aspect « humain » d’un emploi, même de courte durée.

La motivation, le relationnel client ou encore l’intégration rapide au sein d’une équipe sont en effet des éléments occupant une place fondamentale lors d’un recrutement effectué par Facilium.
Une personne à la recherche d’un emploi qui accepte une mission à contre-cœur risque d’effectuer les tâches qui lui sont confiées sans grande conviction. Au-delà de la simple perte financière immédiate pour l’entreprise, les conséquences peuvent être bien plus lourdes puisque c’est son image de marque qui peut être entachée. Le préjudice peut alors être beaucoup plus dommageable.

Par ailleurs, en l’état actuel des informations, Uber Works contribuerait à une plus grande précarisation des travailleurs qui ne seraient plus qu’un rouage (interchangeable) d’une économie 100% numérique.
Pourtant, le travail temporaire devrait, au contraire, être un tremplin vers une situation professionnelle plus stable. C’est du moins notre conviction chez Facilium.