« Bien-être » au travail, mythe ou réalité ?

Impossible aujourd’hui d’ignorer le concept de bien-être au travail. Il est sur toutes les lèvres et dans nombre d’articles. Est-ce une mode ? un idéal ? Pour répondre à ces questions, encore faut-il connaître les origines de ces préoccupations, la législation qui en résulte et l’implication des entreprises dans cette démarche.

L’étude des besoins et la qualité de vie au travail

C’est aux Etats-Unis que naissent les premières études sur la Qualité de vie au travail (QVT). Dans les années 60, Maslow et Mac Gregor tracent la pyramide des besoins individuels appliqués au monde du travail. Dans les années 80, Hackman et Oldham s’intéressent aux besoins du salarié : Le contenu de son travail le satisfait-il en termes d’autonomie, de variété des tâches, de sens. Ils mesurent l’impact de ces paramètres sur son efficacité. Ajoutant une dimension collective, le National Institute of Working Life de Suède souligne l’importance de la participation des salariés aux décisions de l’entreprise. En France, dans les années 2000 apparaît la question de santé mentale et la carte des nouveaux risques liés au travail. La QVT est une boule à multiples facettes. 

Un concept élargi en faveur de l’épanouissement général

Lorsqu’on veut détailler les risques psychosociaux, on en distingue 3 types : les violences externes (incivilités, agressions…), le stress (déséquilibre entre contraintes et ressources) et les violences internes (harcèlement, conflits). Ils sont souvent imbriqués. Peuvent naître alors des maladies cardiovasculaires, des troubles musculo squelettiques ou anxio-dépressifs, un épuisement professionnel, voire des suicides. Absentéisme, turnover, mauvaise ambiance, baisse de la productivité, de l’efficacité, de l’envie de réussir ensemble… L’impact sur le fonctionnement de l’entreprise peut prendre plusieurs formes. Pour faire face, les entreprises se doivent d’élaborer une politique globale.

De la réflexion à la législation

Au même titre que les risques professionnels, Les risques psycho-sociaux (RPS) ont désormais leur règlementation. En France, l’INRS indique que les entreprises ont l’obligation légale de mettre en place une démarche de prévention des RPS. Pour ce faire, elles doivent suivre deux étapes. La première consiste à recueillir le point de vue des salariés sur les situations problématiques et les sources de tension, à l’aide de questionnaires prévus à cet effet ou avec le concours d’intervenants qualifiés (Psychologues, Ergonomes…). Dans un second temps, des échanges débutent avec l’ensemble des acteurs concernés pour trouver des solutions.

S’il reste du chemin à parcourir, la prévention des RPS est aujourd’hui incontournable. Nombre de coachs interviennent pour améliorer la cohésion d’équipe, conseiller les managers… Au-delà du Bien-être au travail, d’autres questions émergent : la performance de l’entreprise, l’égalité hommes-femmes, la conciliation des temps de vie, la démocratie sociale…Autant de questions sur lesquelles les spécialistes planchent pour permettre une évolution positive de nos environnements professionnels.